RSE et green IT les enjeux du numérique responsable

Les préoccupations environnementales sont plus que jamais une réalité pour les entreprises. Entre les exigences des clients et les contraintes réglementaires, les organisations sont aujourd’hui nombreuses à se pencher sur le sujet et à l’intégrer dans leur stratégie. Si la mise en place d’une démarche RSE nécessite une réflexion de fond, les retombées sur l’image et la résilience de l’entreprise en valent la peine.

L’impact des nouveaux modes de vie sur l’empreinte des entreprises

L’essor considérable des appareils électroniques, conjugué avec la crise sanitaire de ces dernières années, a impacté en profondeur les entreprises… mais aussi l’empreinte environnementale du numérique. Tout cela sur fond de stockage exponentiel des données, lequel mobilise des serveurs et consomme de l’énergie. Selon une étude publiée par l’ADEME, les effets positifs du télétravail sur l’environnement sont plus en demi-teinte qu’on pourrait l’imaginer de prime abord. Par exemple, les émissions de gaz à effet de serre sont réduites d’un tiers par le recours aux visioconférences, qui représentent à elles seules 2,6 kg eqCO2/an.

Dans ces circonstances, la RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) ne peut être ignorée par les décideurs et les DSI : nombre d’entre eux se sont d’ailleurs lancés dans la transition écologique et s’attèlent aujourd’hui à mesurer et réduire l’impact des équipements informatiques sur l’environnement.

Du côté des fournisseurs d’équipements informatiques, la responsabilité environnementale est, elle aussi, importante. Le cycle de vie des produits électroniques en circulation est fréquemment remis en cause. Cependant, le sujet est de plus en plus encadré, et s’affirme comme une priorité pour réduire les impacts environnementaux des appareils.

Pour les entreprises consommatrices de ces équipements, les deux principaux enjeux sont donc de miser sur des équipements IT durables et réduire l’impact des usages. Pour cela, il leur faut identifier les appareils les moins polluants. Pour distinguer ceux-ci plus facilement, on misera sur les labels environnementaux tels que EPEAT, Blue Angel ou TCO.

Au-delà des transformations des systèmes, la démarche RSE s’accompagne d’un véritable bouleversement des comportements. Côté IT d’une part, pour intégrer cette transformation dans toutes les décisions liées aux technologies, et côté collaborateur d’autre part, pour que les attitudes responsables deviennent un réflexe au quotidien. Les décideurs ont bien sûr un rôle clé à jouer pour ouvrir la voie et faire évoluer les mentalités sans susciter de rejet.

Mettre en place une véritable stratégie RSE pour un numérique responsable

Pour intégrer naturellement le quotidien des collaborateurs, la RSE dans le secteur IT doit être bien pensée. La démarche doit en effet s’inscrire dans une stratégie plus large et tenir compte des interactions entre toutes les parties prenantes. On mettra ainsi en place une véritable gouvernance pour choisir de manière éclairée les logiciels et ordinateurs les moins polluants, mais aussi en faire des atouts au service de l’entreprise.

Mais comment les outils numériques peuvent-ils contribuer à la stratégie RSE des entreprises ? Trois arguments majeurs guident aujourd’hui les chefs d’entreprise vers une démarche plus responsable : 

  • Le développement d’une plus grande résilience : la démarche RSE est en effet une forme de résilience, qui met à l’épreuve l’agilité de l’entreprise face au changement. Confrontée au besoin d’analyser ses propres équipements et d’adapter son fonctionnement, l’entreprise acquiert de nouvelles compétences clés, sources de compétitivité.
  • La satisfaction client et l’image de marque : les démarches environnementales ont un impact très positif sur la perception de l’entreprise par les consommateurs. Ceux-ci font aujourd’hui du développement durable un critère majeur dans leurs choix d’achat. Pour les organisations, montrer son engagement est donc une manière de répondre aux attentes des clients et, parallèlement, d’améliorer son image.
  • Une source de bien-être pour les collaborateurs : nombreux sont les collaborateurs ayant besoin d’adhérer aux valeurs de leur entreprise pour s’impliquer. Se sentir aligné avec la stratégie environnementale de leur employeur génère du bien-être et de la motivation, forcément bénéfiques aux organisations.


Côté consommateur ou usager, il est important de connaître les critères qui permettent d’évaluer la démarche RSE d’une entreprise. Le label NR (Numérique Responsable) est le principal indicateur en la matière. Les entreprises qui l’obtiennent témoignent ainsi de leurs efforts pour limiter leurs sources de pollutions numériques. Ce label, qui peut être attribué aux entreprises aussi bien qu’aux administrations publiques, s’appuie sur un référentiel solide. Les organisations souhaitant être labellisées Responsables doivent en effet suivre un MOOC, passer un certificat puis effectuer une auto-évaluation et un audit rigoureux de leur infrastructure.

Outre la réglementation propre au Green IT, ce sont des gestes quotidiens qui permettent de réduire les gaz à effet de serre.

Les bonnes pratiques pour réduire la pollution numérique en entreprise sont aujourd’hui largement diffusées. Elles incluent des changements d’usages pour les collaborateurs et la DSI tels que :

  • la suppression régulière des anciens e-mails, qui occupent inutilement de l’espace sur les serveurs ;
  • un choix d’hébergement plus écologique, qui utilise les énergies renouvelables pour alimenter les serveurs ;
  • la limitation des visioconférences au profit des appels téléphoniques ;
  • l’optimisation de l’affichage des écrans pour limiter la consommation d’énergie ;
  • l’achat d’équipements reconditionnés et la réduction des achats de matériel neuf.

En appliquant des gestes simples à tous les niveaux, la pollution numérique en entreprise peut être largement réduite et les choix de nouvelles technologies agir de manière bénéfique sur l’organisation. La RSE s’avère ainsi positive pour l’environnement, mais aussi pour le fonctionnement de l’entreprise, transformée en profondeur et mieux équipée pour l’innovation.