Dernière-née des avancées numériques, la réalité augmentée présente de nombreuses applications en phase avec les processus métiers des opérateurs. La logistique est l’un des secteurs d’activités les plus tendus : les contraintes de délais, de respect des coûts et de qualité sont des défis quotidiens. Les nouvelles technologies s’affirment comme un adjuvant de poids, permettant d’optimiser, de simplifier et de fluidifier les flux relatifs au transport et à la livraison de marchandises. De quelle manière l’industrie logistique peut-elle bénéficier de la réalité augmentée ?
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Qu’est-ce que la réalité augmentée et comment peut-elle s’appliquer au secteur de la logistique ?
La réalité augmentée désigne une technologie de virtualisation, qui repose sur une interface en 2D ou en 3D, capable de superposer un grand nombre de couches d’informations numériques, telles que des graphiques, des coordonnées GPS, des données textuelles ou des vidéos.
Celles-ci sont susceptibles d’interagir avec un utilisateur donné de manière à transformer la perception de son environnement. Cette technologie fonctionne par le biais de plusieurs outils et supports : smartphone, tablette, casque et lunettes.
Apparu il y a seulement quelques années, le marché de la réalité augmentée connaît une croissance exponentielle, soutenue par de grands acteurs du numérique, comme Google et Apple. Ces sociétés développent constamment de nouveaux outils et projets permettant d’en démocratiser et d’en faciliter l’utilisation. À tel point que ce marché devrait représenter 120 milliards de dollars d’ici 2020.
La réalité augmentée, parfois désignée par l’acronyme « AR » (Augmented Reality), peut non seulement être utilisée dans le domaine du divertissement, mais également dans presque tous les secteurs professionnels, parmi lesquels le marketing, l’architecture ou la santé. Elle permet en effet d’élaborer des scénarios virtuels afin d’améliorer la prise de décision, tout en minimisant les risques.
Les professionnels du secteur de la logistique peuvent, eux-aussi, bénéficier du déploiement des technologies de réalité augmentée pour gérer l’ensemble de ses processus, de la mise en œuvre de la Supply Chain aux solutions de gestion d’entrepôt en passant par le transport des colis. Voici quelques exemples concrets d’applications.
Guide des objets connectés au service des entreprises
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La gestion d’entrepôt
La réalité augmentée permet de visualiser en temps réel la capacité de stockage de l’entrepôt et d’optimiser l’espace disponible en fonction des inventaires réalisés. Les technologies 2D et 3D permettent de créer un plan d’entrepôt virtuel afin de déterminer quels sont les emplacements les plus stratégiques en termes de gain d’espace et de réduction des coûts.
Les opérations d’entreposage représentent une importante part du budget des entreprises (elles s’élèvent à 20% des dépenses globales). Pour être efficace, l’organisation des marchandises stockées doit être pensée dans un objectif de rentabilité pour faciliter le travail des opérateurs et minimiser le risque d’erreurs.
En s’appuyant sur la reconnaissance d’objets en temps réel et sur les systèmes de traçabilité par codes-barres (RFID), la réalité augmentée permet de créer plusieurs scénarios de test et, par là même, de trouver les options les plus avantageuses.
La préparation de commandes
Les employés d’entrepôt effectuent généralement plusieurs actions lors de la gestion d’une commande. Ils doivent localiser le produit correct, le scanner et le livrer au quai de chargement. Cependant, les solutions émergentes de vision artificielle et d’apprentissage automatique peuvent identifier où un produit est localisé et si c’est le bon produit à un rythme beaucoup plus rapide que ce qui pourrait être réalisé par un humain.
La réalité virtuelle permet d’obtenir un gain de productivité moyen de 25% pour les opérations de picking. Grâce à ses lunettes connectées, comme les Google Glasses, l’opérateur est guidé de manière à trouver le chemin le plus rapide jusqu’au produit.
Toutes les informations indispensables à la réalisation opérationnelle de ses tâches sont directement projetées sur l’écran situé dans son champ de vision. D’autre part, les lunettes et casques virtuels intègrent une caméra capable d’enregistrer les numéros de série des produits.
Ainsi, l’opérateur n’est plus contraint d’utiliser un lecteur de codes-barres avant de valider et confirmer chacune de ses actions, ce qui lui procure un gain de temps précieux.
L’optimisation du transport
Dans le domaine du transport et de l’acheminement des marchandises, la réalité augmentée s’affirme particulièrement utile. Elle permet de réduire le temps d’identification des colis, de déterminer immédiatement leur destination et le meilleur itinéraire entre l’adresse d’expédition et l’adresse de livraison.
Équipé d’un appareil connecté, le transporteur peut recevoir toutes les informations nécessaires à la préparation de l’acheminement des colis : type de marchandise, conditions de transport requises, heure de livraison estimée, poids du colis. L’opérateur peut compléter lui-même ces informations, s’il le désire ou ajouter des marqueurs pour compléter un document à destination des membres de son équipe.
Le chargement de fret
Les appareils de réalité augmentée, comme les casques ou les lunettes de visualisation, sont bien plus efficaces que l’estimation humaine pour calculer l’espace requis pour un colis donné et de suggérer le meilleur emplacement pour son entreposage à l’intérieur du camion.
Un chargement optimisé limite les risques de perte et de détérioration du colis, tous en augmentant la vitesse de livraison. Si le camion est chargé avec plusieurs colis à destination d’adresses différentes, il est possible de concevoir un chargement sur-mesure, selon l’itinéraire anticipé ou choisi par le conducteur.
Grâce aux dispositifs de réalité augmentée, les informations concernant le colis et son destinataire sont directement accessibles, sans qu’il soit nécessaire de consulter les documents et bordereaux de transport.
La formation des opérateurs
Les technologies AR sont idéales pour accélérer la formation des opérateurs et des conducteurs. Les employés sont rapidement opérationnels et peuvent apprendre à se repérer plus rapidement au sein des entrepôts de grande envergure.
L’entreprises Honeywell estime que l’utilisation de la réalité augmentée lui a permis de réduire de 150% la durée moyenne de ses formations. Ils sont actifs directement sur le terrain et reçoivent des informations contextuelles et des didacticiels qu’ils peuvent consulter sur une tablette ou un smartphone.
L’utilisation d’univers virtuels facilite l’assimilation d’un grand nombre de données et leur application. Elle permet également d’anticiper d’éventuels écueils à travers des scénarios impliquant une prise de décision rapide des opérateurs, pour mieux les préparer aux éventuels obstacles.
L’amélioration du service client
L’une des clés de voûte de la logistique est le respect de la satisfaction client. Chaque activité est motivée par des contraintes de délai et de qualité : le client doit recevoir le plus rapidement possible sa commande et celle-ci doit correspondre pleinement à ses attentes.
Grâce à la réalité augmentée et aux appareils de traçabilité, le client peut être informé à chaque étape, jusqu’à l’acheminement de son colis. D’autre part, la préparation de commande assistée par l’AR améliore considérablement les opérations d’emballage et de conditionnement.
Les limites de la réalité augmentée
Si la réalité augmentée représente une réelle opportunité pour les entreprises qui évoluent dans le secteur de la logistique, il est néanmoins nécessaire d’en poser les limites. Cette technologie, en dépit de son historique, n’en est encore qu’à ses balbutiements.
Les outils tels que les casques et les lunettes de réalité virtuelle doivent être conçus selon des normes strictes pour améliorer le confort et l’ergonomie des utilisateurs. Ils doivent être allégés tout en étant parfaitement maniables et en conservant une autonomie maximale.
Les informations doivent être positionnées devant le regard pour être interprétées rapidement. Certains concepteurs d’outils de virtualisation utilisent la technologie « eye tracking » pour adapter la lecture des données à l’usage et aux mouvements de l’œil.
Il ne faut pas oublier que ces appareils sont destinés à être utilisés et/ou portés en permanence par les opérateurs. Des options doivent donc être ajoutées pour limiter leur caractère intrusif, à l’instar des instructions vocales.
D’autre part, pour une performance maximale, l’entreprise doit intégrer ces outils à son système d’information et assurer leur maintenance. Les outils de virtualisation doivent, avant toute chose, améliorer les conditions de travail des logisticiens et leur vitesse d’exécution.
Les coûts d’investissement dépendent quant à eux du nombre d’opérateurs à équiper et des enjeux de l’entreprise. Néanmoins, il apparaît que ces derniers peuvent être rapidement rentabilisés grâce au gain de temps et de productivité qu’ils génèrent.
Comment intégrer la réalité augmentée dans un entrepôt ?
L’utilisation d’outils connectés et de la réalité virtuelle nécessite une adaptation aux enjeux de l’entreprise et à son mode de fonctionnement. Il est essentiel de mener une politique de gestion du changement pour démontrer les bénéfices de ces nouveaux outils et évangéliser le personnel.
À défaut, les utilisateurs finaux peuvent être réfractaires à leur utilisation. D’autre part, les outils d’AR doivent être compatibles avec les technologies déjà exploitées par l’entreprise, afin de fluidifier la communication entre les équipes et favoriser l’exploitation des informations recueillies.
Ils doivent être envisagés à la fois comme outil personnel (chaque opérateur possède son casque/ses lunettes/son smartphone) et comme outil collaboratif qui favorise l’interaction entre plusieurs participants ou groupe de participants.
Génératrice d’innovation et de performance, la réalité augmentée peut significativement améliorer la gestion des processus dans le secteur de la logistique. Il est essentiel de respecter les bonnes pratiques qui découlent de la conception et de l’usage de ces nouveaux outils pour en tirer un réel bénéfice.
