
RSE et Green IT : les enjeux du numérique responsable. Très actuelle, la problématique suivante aborde la question des défis que doivent relever les entreprises dans un contexte de prise de conscience des enjeux climatiques. Devant la nécessité d’être compétitives, de réduire leur empreinte environnementale ainsi que de valoriser leur image auprès du public, de plus en plus de sociétés optent pour un modèle de développement durable et une politique RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises). La notion de Green IT, ou numérique responsable, s’inscrit parfaitement dans cet état d’esprit. En conformité avec les prescriptions de l’ADEME (Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie), elle vise à optimiser la gestion et l’utilisation des équipements numériques dans un sens favorable à l’environnement.
En quoi consiste le Green IT en entreprise ?
Fréquemment désigné par les termes d' »éco-TIC » (Techniques de l’Information et de la Communication) ou de « numérique responsable », le Green IT peut se définir comme une démarche visant à promouvoir des usages informatiques plus verts et durables. Pour les entreprises, cela consiste à réduire les impacts environnementaux générés par le recours massif aux nouvelles technologies et autres objets connectés. Le défi est de taille pour les sociétés, puisqu’il s’agit de prôner la sobriété numérique sans pour autant entraver l’innovation technologique indispensable à leur compétitivité. Notion polymorphe, le Green IT recouvre aussi bien des aspects écologiques, que sociaux et économiques. Il peut se résumer comme « une démarche d’amélioration continue qui vise à réduire les impacts sur l’environnement, sociaux et économiques du numérique ».
Pourquoi le « numérique responsable » apparaît comme une priorité ?
Au niveau mondial, les technologies numériques représentent pas moins de 4 % des émissions de gaz à effet de serre. Les sources de pollution principales de l’industrie numérique sont au nombre de trois. Il s’agit des équipements, des infrastructures réseau ainsi que des data centers. La consommation électrique de chacun de ces éléments augmente de près de 9 % par an. Face à un tel constat, le concept d’éco TIC prend toute sa valeur. Afin d’illustrer de manière concrète les conséquences de la pollution numérique et insister sur la nécessité d’agir rapidement, prenons les exemples suivants :
- Si l’on assimile le processus de fabrication d’un smartphone à un chemin, celui-ci équivaut à 4 tours du monde.
- Au niveau des entreprises, la consommation des TIC en électricité peut excéder les 40 %.
- Chaque année en France, le poids des appareils électroniques mis sur la marché équivaut à 170 000 tonnes, soit environ 17 tours Eiffel.
- 88 % des Français changent régulièrement de smartphone alors que leur équipement précédent est encore en état de marche.
Les différents périmètres de l’éco-TIC
Le concept d' »informatique verte » recoupe deux réalités complémentaires et distinctes à la fois. D’une part, il s’agit de l’ensemble des procédés mis en œuvre par une entreprise ou une collectivité en vue de diminuer son empreinte carbone. On parle dans ce cas de « Green for IT« . D’autre part, le numérique responsable s’applique à l’ensemble des principes sociaux et économiques adoptés en vue d’accélérer la transition écologique d’une société. Il s’agit ici de l' »IT for Green ». Le numérique responsable se déploie autour de trois axes de développement durable différents. Ils concernent respectivement le budget, les acteurs ainsi que le pouvoir de décision. Chacun de ces trois périmètres d’action est désigné par un nom qui lui est propre. Il s’agit du :
- Green IT 1.0 : des logiciels aux ordinateurs, en passant par les serveurs et imprimantes, l’ensemble du système informatique est invité à adopter une démarche d’éco-conception.
- Green IT 1.5 : il s’agit ici de concevoir un Système d’Information Développement Durable, ou SIDD. L’entreprise veillera notamment à freiner l’empreinte carbone de ses infrastructures de communication.
- Green IT 2.0: les spécialistes parlent ici « d’éco-innovation de rupture ». Le Green IT 2.0 souhaite aller au-delà de l’optimisation pour favoriser de nouveaux modèles économiques et comportementaux.
Green IT et entreprises : quelles solutions pour parvenir à la sobriété numérique ?
Si vous vous demandez comment réduire l’empreinte carbone de votre parc informatique pour réaliser des économies budgétaires et diminuer la consommation en électricité de votre établissement, plusieurs solutions sont à votre disposition. Parmi les plus efficaces et faciles à mettre en place, mentionnons :
- L’allongement de la durée de vie de vos appareils : d’après les chiffres publiés par l’ADEME, si l’on utilise son ordinateur 4 ans au lieu de 2 ans, son bilan environnemental est amélioré de 50 %. Pour éviter de surconsommer et réaliser des économies, optez aussi pour du matériel reconditionné.
- Le verdissement de votre hébergement web : la conservation des données d’une entreprise nécessite le recours à des data centers très énergivores. S’il est crucial pour une société de sauvegarder ses données, il est toutefois possible de faire un geste en faveur de la planète en partageant ses serveurs ou en optant pour un hébergement web écologique.
- L’utilisation d’un moteur de recherche éco-responsable : un moteur de recherche respectueux de l’environnement alimente, par exemple, ses data centers avec des énergies renouvelables.
Hormis les éléments suivants, des gestes quotidiens simples permettent aussi de réduire la pollution numérique de son entreprise. Veillez par exemple à éteindre les appareils inutilisés, à supprimer les fonctionnalités inutiles dont sont pourvus vos logiciels, ou encore à diminuer les impressions.
