Comment réduire l’empreinte carbone de votre parc informatique

Pour les entreprises, les préoccupations sociales et environnementales sont devenues des données majeures à ne pas négliger. Dans ce domaine, la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) va de pair avec le green IT, soit l’ensemble des initiatives permettant de réduire l’impact environnemental de l’outil informatique dans une société. L’empreinte carbone des entreprises est un élément important aussi bien sur le plan de l’écologie que de l’image, tant pour les clients et les partenaires professionnels que pour les salariés. Il n’est plus possible de faire l’impasse sur ces questions. Pour donner des pistes de réflexion aux entreprises, l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) a publié le rapport intitulé « RSE et green IT : les enjeux du numérique responsable ». Il permet de mettre en évidence les bonnes pratiques pour diminuer les émissions de CO2 et la consommation électrique dans la sphère professionnelle. Pour cela, une gestion écoresponsable du cycle de vie des équipements informatiques en entreprise est essentielle. 

La réduction des pollutions, une démarche nécessaire

On a sous-estimé pendant longtemps l’impact des ordinateurs et des serveurs sur le réchauffement climatique. Aujourd’hui, on sait que 2 % des gaz à effet de serre émis chaque année dans le monde sont le fait d’équipements informatiques énergivores, soit plus que l’ensemble du trafic aérien. Les entreprises doivent impérativement prendre en compte cette situation et chercher à diminuer leur consommation en électricité et les pollutions liées aux nouvelles technologies.

Pour mieux cerner la situation réelle en la matière, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie a mené en collaboration avec des spécialistes de l’audit énergétique une expérience inédite intitulée « Conso IT ». Cette étude a pris place au sein de 50 entreprises de taille variable situées dans l’ouest de la France. Elle a permis de déterminer que le parc informatique de ces sociétés a généré une consommation de 26 800 MWh sur un an, soit la production de 2 230 tonnes de CO2. À elles seules, ces 50 sociétés ont eu une empreinte carbone équivalente à celle de 10 000 foyers.
Si ce bilan peut sembler lourd de prime abord, il est néanmoins porteur d’espoir. Les professionnels ont une grande marge de manœuvre pour réduire les émissions de gaz à effet de serre issues de leur parc informatique. L’ADEME a évoqué une réduction de 10 % des émissions pour les switches, de 20 % pour les serveurs et de 30 % pour la bureautique. Les administrations et les sociétés de services sont celles qui ont le plus besoin de progresser sur le plan écologique, dans la mesure où leur modèle économique accorde une large place au matériel informatique.

Choix du matériel et utilisation responsable

Selon l’ADEME, environ un quart de la pollution due au parc informatique des entreprises françaises pourrait être évité. L’enjeu des économies d’énergie est au cœur de cette problématique, avec une meilleure gestion des infrastructures en place, un entretien plus poussé des équipements informatiques et des usages plus responsables. Ces bonnes pratiques sont également une source de profit, avec des dépenses annuelles diminuées à hauteur de 260 millions d’euros pour les entreprises françaises d’après cette même étude. Les sociétés écoresponsables peuvent prétendre à des subventions publiques.

Parmi les recommandations faites aux professionnels, l’allègement du parc informatique arrive en première position. Le BYOD (« Bring Your Own Device ») est une tendance qui incite les salariés à amener leur ordinateur portable sur le lieu de travail pour un usage personnel. En échange, ceux-ci sont défrayés d’un montant donné. Cette méthode permet d’éviter la multiplication des appareils, et donc des sources de pollution.

Le green IT suggère un ensemble de pratiques pertinentes pour réduire son empreinte carbone. On peut citer le choix de modèles reconditionnés plutôt que neufs pour la constitution de son parc, ainsi que la sensibilisation et la formation du personnel à des usages adaptés. Plus de la moitié des salariés ont pris la mauvaise habitude de ne pas éteindre leur ordinateur en partant du travail le soir, soit un surcoût de 200 euros d’électricité par an et par personne.

La durabilité et le recyclage des appareils électroniques

Réduire l’impact carbone d’un parc informatique n’a rien d’une mission impossible pour les entreprises. Il s’agit de revoir son mode de fonctionnement en interne plutôt que d’opérer une véritable révolution. Le changement incessant des équipements doit être oublié au profit d’une utilisation plus raisonnée des appareils en place. Par exemple, il est préférable de chercher à optimiser, puis à réaffecter des équipements en interne plutôt que de faire de nouveaux achats. En favorisant le réemploi, une diminution certaine des émissions de CO2 pourra être observée chaque année.

Une autre question délicate se pose avec le recyclage des appareils électroniques. Cette opération coûteuse n’est pas sans impact sur l’environnement si elle n’est pas faite dans de bonnes conditions. Il peut être intéressant alors de passer par des sociétés spécialisées afin de procéder à une revente du matériel obsolète pour reconditionnement. Les TPE et les PME pourront utiliser cette solution avec profit. Le don de matériel à des associations et des écoles est également une idée pertinente pour allonger la durée de vie des appareils.