dépenses IT des DSI

Dans un contexte mondial difficile, les directions des services informatiques (DSI) doivent faire face à des crises successives. Depuis les contraintes sanitaires imposées par le Covid-19, l’économie n’a cessé de vaciller pour finir se dérégler totalement avec la guerre en Ukraine puis la crise énergétique. Ces événements ont bouleversé tous les systèmes de production ainsi que les chaînes d’approvisionnement, entraînant de fait une pénurie de composants. Cependant, on n’a jamais eu autant besoin de services informatiques. Le développement du télétravail exige plus de matériel, de logiciels et de personnel (conception et hotline). Quel impact sur les dépenses IT des DSI ?

2022 : une année en tension pour les DSI

Selon John-David Lovelock, vice-président de la recherche chez Gartner, « cette année s’avère être l’une des plus perturbées jamais enregistrées pour les DSI ». Les industries ont été contraintes d’augmenter leurs investissements informatiques afin de répondre plus vite et plus efficacement aux perturbations. Les orientations se portent désormais vers les outils d’analyse, le développement du cloud, la cybersécurité ainsi que l’UX. 

On peut ainsi noter que l’inflation sur les matériels commence à s’atténuer pour se reporter sur le software et les services. En interne, les industries souffrent également d’une pénurie de talents, encourageant la fuite des savoirs d’excellence vers de meilleurs salaires. De ce fait, les dépenses vont continuer à augmenter en 2023 sur la fourniture des services.

Après avoir dressé un état des lieux du marché des équipements informatiques, on constate que la transformation digitale se poursuit sur le long terme. Avec une expérience utilisateur optimisée et une amélioration continue de la supply chain, le but est d’obtenir une croissance économique exponentielle, grâce notamment à une augmentation des applications industrielles et des logiciels d’infrastructure.

Inflation, pénurie, guerre, problèmes d’approvisionnement : un contexte difficile

Depuis 2020, le contexte économique subit les aléas de la crise sanitaire, de la guerre en Ukraine et des tensions géopolitiques liées à la crise énergétique. Ce qui n’empêche pas les dépenses de logiciels d’augmenter de 9,8 % cette année et de 11,8 % en prévisionnel pour 2023. Et pour cause, la pandémie a stoppé les investissements et de nombreuses industries françaises ont accumulé une dette technique. 

Les DSI ont dû affronter des urgences, notamment des cyberattaques, pour lesquelles le télétravail a mis en évidence les failles de sécurité. Le budget informatique de ces entreprises est désormais tourné vers la sécurisation des données et applications de télétravail. La migration vers le cloud ayant été l’une des seules à profiter du plan d’action, le retard considérable a fini par rendre les infrastructures obsolètes… Conséquence : c’est maintenant que les budgets se débloquent.

Entre pénurie et inflation, les tendances pour les directions informatiques affrontent un effort financier supérieur. Les prix des composants flambent de jour en jour, alors non seulement les dépenses du budget informatique se déploient, mais elles sont en nette augmentation. Si on prend l’exemple des semi-conducteurs, le manque de matières premières a fait grimper les prix. La difficulté d’approvisionnement depuis les fonderies du Texas et du Japon a engendré la pénurie qui affecte aujourd’hui les constructeurs automobiles. Les transports sont également en cause puisqu’ils subissent l’inflation, comme tous les maillons de la chaîne logistique. La hausse des coûts se répercute jusqu’au produit fini.

Quelles conséquences sur les dépenses IT des DSI ?

Afin de minimiser les dépenses sur leur département, les DSI pourront adopter des stratégies visant une limitation des coûts.

Tout d’abord, les acheteurs devront négocier avec les fournisseurs dans le but de réduire les coûts de production, rechercher de meilleures solutions de transport, réduire les délais de livraison. En utilisant des outils prédictifs de gestion des risques, les DSI obtiendront une meilleure visibilité sur les événements et pourront ainsi anticiper les achats en prévision de toute nouvelle crise.

Ensuite, il est crucial de conserver ou d’acquérir les talents au sein des industries. Les tendances se portent vers la sécurité informatique et le besoin en main-d’œuvre va encore évoluer. À ce titre, il est important d’offrir aux salariés de très bonnes conditions de travail. Il n’est pas seulement question de salaire, mais aussi d’équilibre vie pro / vie perso, d’autonomie et de reconnaissance. Le département des ressources humaines joue un rôle déterminant, leur influence est réelle dans les dépenses IT. Prendre en compte les coûts de la formation comme du turnover finit par impacter les coûts de fonctionnement qui se retrouveront dans le prix du produit livré au client final.

L’une des priorités à court terme repose sur le cloud computing. Action prépondérante pour la sécurité des systèmes d’information, les données devront être protégées et, là encore, il faudra prévoir la croissance des investissements. Cette dépense impérative est à prendre en compte immédiatement pour ne pas perdre en niveau de qualité et de service client.

En réponse aux diverses crises mondiales, les investissements IT s’orientent vers la sécurisation des données à travers le cloud, le renouvellement du parc informatique et la capitalisation des savoir-faire. L’humain reste malgré tout au cœur de la croissance. Par le biais de négociations avec les fournisseurs, d’une meilleure appréciation des délais dès la conception des produits et enfin d’une adéquation entre l’offre et la demande, toutes ces facultés tiennent à l’Homme. L’intelligence artificielle peut venir en aide à la décision en modélisant de nouveaux schémas d’exploitation des ressources. C’est ce qui attend les industries pour 2023.